Le Cap, c’est d’abord une fenêtre sur l’horizon. Sur les hauteurs d’Ersa et de Rogliano, mais aussi de Centuri et de Morsiglia, sur le massif de la Serra qui culmine à 1 322 m à la Cima di e Folliccie, la vue est un 360 degrés dont la mer occupe les ¾ de l’espace.
Les Capcorsins ont toujours questionné l’horizon. Par crainte, d’abord, d’y voir surgir les bateaux ennemis annonciateurs des prédations barbaresques. Par désir d’ailleurs, ensuite : l’horizon, comme ligne de fuite, cordée pour l’aventure, vers les continents. L’horizon, comme un cordon ombilical qui vous relie à l’île et que l’on ne coupe jamais mais que l’on étire au maximum, jusqu’aux Amériques.
Jean-Christophe Liccia, dans le catalogue de l’exposition (2017) consacrée aux « Palazzi di l’Americani – Les palais des Corses américains », estime à « plus de 3 700 le nombre de personnes ayant quitté la Corse vers le continent américain au cours du XIXe siècle et des premières décennies du XXe ».
Scruter les horizons toujours changeants du Cap, c’est entrer dans la tête de ses habitants.
Les plus beaux horizons sont à Rogliano, sur le sentier des douaniers, en aplomb des îles Finocchiarola. On aimera aussi ceux que l’on découvre depuis le Chemin de Lumière, à Barrettali, au-dessus de l’anse de Giottani. Enfin, risquons une mention particulière pour l’horizon, à Centuri, sur le sentier entre le hameau de Cannelle et Grotte a è piane, à l’heure du coucher de soleil avec l’îlot de Capense au premier plan.