La plage de Nonza n’est pas une plage. Elle est une sédimentation de stériles d’amiante. Durant seize années (1949-1965) l’usine de Canari a rejeté en mer près de quatre millions de terre et de déchets. Ainsi est né ce nouveau littoral, désormais lieu de création artistique.
De haut, du rocher de la tour, les dessins en galets blancs sur fond de stériles noirs forment des traces, installent des empreintes forcément éphémères que la mer, un jour, va balayer. S’inscrit, ici, la mémoire des étés que des géomètres de hasard ont voulu fixer.
Et puis il y a Florence Arrighi qui vit et travaille à Nonza. En 2014, pour célébrer sainte Julie qui aurait été martyrisée à Nonza, la plasticienne a réalisé, sur la plage, une œuvre magistrale composée de galets. Elle l’a nommée Sainte Julie dans son jupon de mer.

Ainsi s’est formé, en ce lieu singulier de Nonza, un immense espace de création ténue et éphémère, tableau noir sur lequel l’enfant, le passant, l’artiste, tracent, à partir de cailloux blancs et noirs, les lettres d’un alphabet imaginaire.
Il y a mille choses à voir à Nonza et dans son environnement immédiat, mais le regard porté sur sa plage contemporaine enrichira le visiteur. Chacun en est, à la fois, le spectateur et l’acteur.